
Pîs è Moûse, tièsse è l’ êr, sint-Pô tchante nos bèlès-êrs
Les pieds dans la Meuse, la tête en l’air, Saint-Paul chante nos beaux airs
En juillet 2021, la région liégeoise fut frappée par de terribles inondations. Cette crue subite fut un véritable traumatisme pour les habitants de la Cité ardente. Il est vrai que les dernières inondations d’une telle importance dataient de l’hiver 1925-1926. Par le passé, Liège eut à subir régulièrement les caprices du fleuve et de ses affluents. La cathédrale de Liège en a conservé plusieurs traces. À côté de l’entrée principale, une petite plaque vient rappeler le niveau atteint par « lès grantès-êwes » de 1925-1926 (littéralement « les grandes eaux », nom donné, en wallon, à ces inondations). À l’intérieur de la cathédrale, gravées sur la colonne de droite, juste à l’entrée de la tour, d’autres inscriptions indiquent le niveau atteint par les eaux en 1571, 1643, et 1740.
Fondée au Xe siècle, la cathédrale Saint-Paul fut complètement reconstruite dans le style gothique, entre le XIIIe et le XVIe siècle. Le clocher resta cependant inachevé, jusqu’en 1810. Peu avant, faisant suite au Concordat 1801, l’église Saint-Paul avait été élevée au rang de cathédrale. Elle succédait ainsi à la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert, dont la destruction avait été votée par une assemblée de révolutionnaires liégeois en 1793. La nouvelle cathédrale hérita de nombreux biens de l’ancienne, notamment le buste reliquaire de saint Lambert (visible au Trésor de la Cathédrale) et le carillon.