A Djus-d’-la, po lès Marcatchou, vos-èstez turtos binv’nous
En Outremeuse, pour les « Marcatchou »,vous êtes tous les bienvenus.

Le pont des Arches, le plus vieux pont de Liège, était, jusqu’au XIXe siècle, le seul à enjamber la Meuse. Pas étonnant, dès lors, qu’une expression wallonne, équivalent local de l’adage « d’ici là, de l’eau aura coulé sous les ponts », précise « I pass’rè bin d’ l’ êwe d’zos l’ pont d’s-Åtches ». C’est au prince-évêque Réginard que l’on doit la construction d’un premier pont en pierre, vers 1034. Non loin de là, dans un magasin situé au numéro 3 de la rue Pied-du-Pont-des-Arches, une arche de ce pont est encore visible.

Depuis le XIe siècle, le pont a été reconstruit à plusieurs reprises et son axe a également changé au fil du temps. Le pont actuel a été terminé en 1947 et est décoré de statues qui évoquent l’histoire de Liège : la naissance de Liège et la Révolution belge de 1830 d’un côté, le Moyen Âge et la résistance de l’autre.

De tout temps, le pont des Arches a constitué le lien entre le cœur de la cité et Outremeuse. La signification du nom « Outremeuse » est limpide : au-delà de la Meuse. En wallon, cela donne Djus-d’-la-Moûse, ou plus simplement Djus-d’-la. Archétype du quartier populaire, ses habitants sont connus pour leur esprit frondeur et n’ont jamais craint de se rebeller. Cela conduisit le prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière à faire ériger un fortin sur le pont des Arches pour empêcher ces habitants de rejoindre le centre. Pas étonnant, dès lors, que le Djus-d’-la soit présenté comme le berceau de la marionnette Tchantchès. Moins légendaire, sinon via certaines anecdotes, Marcatchou, le roi des pêcheurs, était un personnage populaire d’Outremeuse. Aujourd’hui encore, la confrérie des Marcatchous commémore son souvenir, notamment son amour pour le pèkèt.